« 1Le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent à la tombe en portant les aromates qu’elles avaient préparés. 2Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau. 3Etant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. 4Or, comme elles en étaient déconcertées, voici que deux hommes se présentèrent à elles en vêtements éblouissants. 5Saisies de crainte, elles baissaient le visage vers la terre quand ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? »
Chères sœurs et frères membres de la paroisse de Colmar.
Parcourant une nouvelle fois les récits du matin de Pâques, mon regard s’arrête à l’extra-ordinaire dont les récits de la résurrection livrent une trace. En point commun des récits de la résurrection dans les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc, nous y voyons cohabiter l’extra-ordinaire de l’évènement de la résurrection avec l’ordinaire de nos réalités humaines. Sous la plume des évangélistes cette cohabitation n’est évidemment pas le fruit du hasard.
Existe-t-il une réalité plus extra-ordinaire que celle de ce relèvement ? Il dépasse et déplace notre entendement, ainsi que les réalités humaines auxquelles nous sommes confrontées.
Tout en contraste, les Evangiles soulignent la crainte, la peur, la quasi-paralysie des premières témoins de l’évènement. Ces femmes arrachées à l’ordinaire de leurs jours par l’extra-ordinaire de l’évènement, nous ressemblent et questionnent notre compréhension de la foi.
En effet, si notre foi se fonde en l’extra-ordinaire d’un relèvement, elle témoigne aussi de la mise en tension des deux réalités qui s’interpellent et se fécondent.
Voilà, je crois le propre de notre foi. L’articulation, la mise en dialogue, parfois la mise en débat de l’extra-ordinaire du relèvement du matin de Pâques, avec l’ordinaire, le douloureux, parfois le terrifiant de la vie humaine ordinaire.
Si dans notre cheminement spirituel et théologique nous attendons le Christ en ce lieu-là de la rencontre, nos contemporains confrontés aux rudesses et douleurs de l’existence y attendent le témoignage de nos communautés et notre témoignage de foi personnel.
Ici, pas de réponses toutes faites, ni de grandes affirmations, mais la simplicité et la fragilité d’un.e croyant.e qui dit comment l’extra-ordinaire du relèvement du Christ, renouvelle et féconde, construit et dynamise l’ordinaire d’une vie humaine.
Bon cheminement vers Pâques à vous !
Cordialement
Pasteur Marc Fritsch